Mai 68, 40 ans !

Une petite chronologie...
22 mars 1968 : « Mouvement du 22 mars ».
Effervescence dans les universités françaises : création d’un groupe à tendance anarchiste à l’Université de Nanterre autour de Daniel Cohn-Bendit.

1er mai : Traditionnel défilé.
Certains syndicats (notamment la CFDT) refusent de s’y associer.

2 mai : Fermeture de la faculté de Nanterre.
La journée est marquée par des rumeurs concernant l’intervention de l’organisation d’extrême droite Occident contre les gauchistes du Mouvement du 22 mars. Suite à la confusion qui règne dans la faculté, le recteur décide de sa fermeture.

3 mai : Premières barricades.
A la demande du recteur Jean Roche, la police fait évacuer la Sorbonne où se tient un meeting de protestation. Les étudiants dressent alors des barricades. La crise de mai 68 commence alors dans les rues du Quartier latin : barricades, pavés et cocktails Molotov sont les armes des étudiants contre les matraques et gaz lacrymogènes des CRS. L’évacuation se déroule dans la violence : 600 personnes sont arrêtées.

10 mai : La « nuit des barricades ».
Les étudiants et les CRS s’affrontent dans de véritables combats de rue : voitures incendiées, rues dépavées, vitrines brisées,…
Il y a une centaine de blessées. L’agitation étudiante rencontre alors la sympathie d’une grande partie de l’opinion publique.

13 mai : Grande manifestation contre De Gaulle.
Les syndicats déclenchent une grève générale et appellent à rejoindre les manifestations d’étudiants. 800 000 personnes envahissent les rues de Paris. Les manifestants dénoncent la société de consommation et le chômage.

27 mai : Signature des accords de Grenelle.
Les négociations entamées le 25 mai entre le gouvernement, le patronat et les syndicats aboutissent à des accords qui sont signés rue de Grenelle, au Ministère des Affaires sociales. Ces accords prévoient l’augmentation du SMIG (salaire minimum) de 25 %, des salaires de 10 % et la réduction du temps de travail. Ces accords ne satisfont pas les ouvriers qui poursuivent la grève. La crise sociale débouche sur une crise politique.

29 mai : De Gaulle s’éclipse à Baden-Baden.
De Gaulle se rend en Allemagne à la base militaire de Baden-Baden pour s’entretenir avec le général Massu. Personne ne sait alors où est le Président de la République.

30 mai : De Gaulle dénonce la « chienlit »
De Gaulle prononce un discours de fermeté face aux manifestations. Il appelle à une manifestation pour soutenir le pouvoir en place et décide de dissoudre l’Assemblée. Les contre-manifestations connaissent un grand succès.

30 juin : Large victoire de l’UDR (Union pour la Défense de la République)
Suite à la dissolution de l’Assemblée De Gaulle fonde un nouveau parti, l’UDR. Bénéficiant de la lassitude des Français, ce parti obtient la victoire avec 293 sièges sur 487.

Et ensuite…
10 octobre : Nouveau souffle pour l’enseignement supérieur.
Edgar Faure, ministre de l’Education nationale, soumet au Parlement une loi modifiant le fonctionnement des universités. Cette loi d’orientation assure aux universités une autonomie plus importante sur les plans financier et pédagogique.

28 avril 1969 : Démission de De Gaulle.
Pour répondre aux souhaits de modernisation du pays, De Gaulle a préparé une réforme du Sénat accompagnée d’une loi sur la régionalisation. Cette réforme est soumise à référendum et De Gaulle annonce qu’il démissionnera en cas de victoire du non. Le non l’emporte avec 52,41 %, De Gaulle remet sa démission.

LES CONSEQUENCES SUR LE PLAN CULTUREL, ECONOMIQUE ET SOCIAL

Ouverture brutale de la culture française au dialogue social et médiatique.
Apparition de nouvelles valeurs centrées autour de l’autonomie, la réalisation personnelle, la créativité, la pluridisciplinarité et la valorisation de l’individu.
Libération sexuelle et développement du féminisme.
Dénonciation des régimes communistes réformistes.
Apparition de « Nouveaux Philosophes » tels que Bernard-Henri Lévy.
Changement de la pédagogie scolaire : de disciple, l’élève devient un sujet pouvant intervenir dans la pédagogie dont il est l’objet. La discipline autoritaire fait place à la participation aux décisions.

QUELQUES SLOGANS
Il est interdit d’interdire
L’imagination prend le pouvoir !
Ne travaillez jamais
Je prends mes désirs pour des réalités car je crois en la réalité de mes désirs
Fin de l’université
Nous ne voulons pas d’un monde où la certitude de ne pas mourir de faim s’échange contre le risque de mourir d’ennui
Ceux qui font les révolutions à moitié ne font que se creuser un tombeau
Soyez réalistes, demandez l’impossible
On achète ton bonheur. Vole-le
La barricade ferme la rue mais ouvre la voie
Le réveil sonne : première humiliation de la journée !
Les murs ont la parole
Presse : ne pas avaler (sur une bouteille de poison)
Prenez vos désirs pour la réalité

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